Huit ans après la révélation de l'affaire des Panama Papers, un tribunal panaméen a acquitté, faute de preuves suffisantes, 28 personnes accusées de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale, a révélé CNN ce samedi 29 juin.
Au terme d'un procès qui aura duré quatre-vingt-cinq heures, la justice panaméenne a donc décidé de lever toutes les mesures de précaution prises à l'encontre des accusés, dont les noms n'ont pas été révélés.
Dans un communiqué, le juge explique que les preuves recueillies dans le cadre de l'affaire n'ont pas respecté les règles de procédure en vigueur. Selon le tribunal, les preuves « ne respectaient pas la chaîne de traçabilité », faisant ainsi douter de « leur authenticité et [de] leur intégrité ».
L'affaire des Panama Papers remonte à 2016. À l'époque, plus de 11 millions de documents avaient été épluchés par le Consortium international des journalistes d'investigation (Ciji), dont font partie Radio France et Le Monde.
Douze chefs d'État, 130 hommes politiques et de nombreuses autres personnalités médiatiques étaient concernés par ce scandale d'évasion fiscale, parmi lesquels Vladimir Poutine, David Cameron, le beau-frère de Xi Jinping, Jackie Chan, Lionel Messi ou encore le président de la Fifa, Gianni Infantino. Ils sont accusés d'avoir bénéficié de sociétés offshore créées dans des paradis fiscaux.
Le directeur exécutif du Ciji, Gerard Ryle, a déclaré à CNN que « si le tribunal n'a pas tenu ces accusés pour responsables, l'impact durable de notre enquête persiste ». Et d'ajouter : « En révélant des vérités cachées, comme nous l'avons fait dans les Panama Papers, nous donnons au public les informations dont il a besoin pour demander des comptes et faire pression pour des réformes. »
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