Cabinets de conseils, ministère de la santé et favoritisme

Christophe BARDY - GRACES community
3/7/2024
Propulsé par Virginie
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Ces perquisitions ont été réalisées par la section de recherches de Paris, et interviennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 21 octobre 2022, des chefs de favoritisme et recel de favoritisme.


Un recours «massif et croissant» aux cabinets de conseil par les services de l’État. C’est ce que dénonçaient en mars 2022 les travaux d’une commission sénatoriale, pilotée par Eliane Assassi (Parti communiste) et Arnaud Bazin (Les Républicains). Deux ans plus tard, et alors que les investigations sont toujours en cours, le siège du ministère de la Santé, situé rue de Ségur à Paris, a été perquisitionné ce mercredi 29 mai en présence de magistrats instructeurs, a appris Le Figaro de source judiciaire, confirmant une information du Monde .


Elles se sont terminées en fin d'après-midi et d'autres perquisitions ont aussi eu lieu dans une autre administration et dans des lieux privés, selon une source proche du dossier. Aucune mise en examen n'est intervenue à ce stade, a ajouté la source judiciaire. Sollicité, le ministère de la Santé n'a pas donné suite dans l'immédiat.


Ces perquisitions ont été réalisées par la section de recherches de Paris, et interviennent dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 21 octobre 2022, des chefs de favoritisme et recel de favoritisme, après la publication du rapport susnommé, sur «l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques».


Un «baromètre» pour trois millions d’euros


À l’époque, le document pointait le «recours massif et croissant» par l’État de cabinets de conseil, comme Accenture, CapGemini ou McKinsey, avec un peu moins d’un milliard d’euros dépensés en 2021 - contre 379 millions d’euros en 2018. Le rapport dénonçait ainsi un «phénomène tentaculaire» qui questionnait la «souveraineté» de l’État face à ces organisations. Le coût de ces contrats avait aussi été interrogé, notamment celui de la création d’un «baromètre des résultats de l’action publique» par CapGemini pour trois millions d’euros.

La Cour des comptes avait également étrillé ce recours aux cabinets de conseil en juillet 2023, pointant du doigt des dépenses ayant «triplé entre 2017 et 2021». La présence des cabinets était ainsi devenue «un mode ordinaire de couverture des besoins dans certains secteurs», pouvait-on lire. «Aucune explication d'ensemble, cohérente et générale, ne peut être fournie de l'augmentation du recours» à ces structures, ajoutait le document.


Les cabinets sont «intervenus sur la plupart des grandes réformes» du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, mais aussi dans la gestion de la crise sanitaire ou l'organisation de colloques, soulignait le rapport sénatorial. Publié en pleine course à la présidentielle, ce rapport avait empoisonné la campagne d'Emmanuel Macron, accusé par les oppositions de favoritisme en faveur de McKinsey. «S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», avait-il dit le 27 mars.


Le parquet national financier (PNF) a d'abord ouvert, le 31 mars 2022, une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée à l'encontre de McKinsey. Puis six mois plus tard, les 20 et 21 octobre, le PNF a ouvert deux informations judiciaires, l'une «sur les conditions d'intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022» d'Emmanuel Macron, l'autre sur des soupçons de «favoritisme».




Par Steve Tenré

https://www.lefigaro.fr/

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