L’ancien député LREM puis écologiste est soupçonné de corruption et trafic d’influence passifs en bande organisée. Celui qui a quitté la politique après la dissolution de l’Assemblée conteste ces accusations.
Hubert Julien-Laferrière, député de 2017 à 2024, a été mis en examen mercredi dans une enquête à Paris portant sur des soupçons d’ingérence étrangère dans la politique et l’actualité françaises. Lui qui avait annoncé mi-juin quitter la politique, a été placé deux jours en garde à vue, à l’issue de laquelle il a été présenté à un magistrat et mis en examen pour «corruption passive en bande organisée» et «trafic d’influence passif en bande organisée par un élu public» et placé sous contrôle judiciaire.
Les enquêteurs s’intéressent notamment à une intervention à l’Assemblée nationale de l’ex-député de la 2e circonscription du Rhône : il avait vanté en février 2022, à la demande du lobbyiste Jean-Pierre Duthion, le LimoCoin, une cryptomonnaie liée à un homme d’affaires camerounais, qui s’est avérée être une escroquerie. Il est soupçonné, comme le rapport le Monde, d’avoir touché une rémunération pour cette prise de parole, comme pour d’autres interventions publiques.
Sollicitée par l’AFP, Marie Dosé, l’avocate de Hubert Julien-Laferrière – qui était d’abord élu député sous les couleurs de La République en Marche en 2017, avant de se rallier aux Ecologistes jusqu’en 2022 – n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade. Dans un communiqué publié en mai relaté dans les colonnes du Monde, il contestait «avec la plus grande fermeté toutes les accusations portées contre» lui.
Cette enquête s’inscrit au cœur d’un épais et complexe dossier, duquel ont découlé plusieurs autres mises en examen, notamment celle du lobbyiste Jean-Pierre Duthion, mais aussi de l’ex-journaliste Rachid M’Barki en décembre dernier. Il est soupçonné d’avoir été rémunéré par Duthion pour diffuser à la télévision des séquences de propagande sur des pays étrangers, ce qu’il aurait reconnu en garde à vue selon le Monde. Il avait été licencié une dizaine de mois plus tôt, en février 2023, par BFM TV, qui a également porté plainte contre X pour «corruption passive et abus de confiance». Enfin, le politologue et spécialiste du Qatar, Nabil Ennasri, a lui aussi été mis en examen. Il est soupçonné d’avoir été un agent d’influence de la monarchie qatarie.
Cette procédure a débuté en février 2023 après une plainte de BFMTV et une enquête internationale du collectif de journalistes Forbidden Stories. Elle pointait les activités d’une société israélienne, surnommée Team Jorge, spécialisée dans la désinformation au profit de différents clients, dont des Etats.
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