Selon le Rapport sur les objectifs de développement durable 2020, le monde a enregistré des progrès – quoique inégaux et insuffisants pour atteindre les objectifs de développement durable – dans divers domaines, tels que la santé maternelle et infantile, l’accès à l’électricité et la représentation des femmes au sein des gouvernements. Pourtant, même ces progrès ont été contrebalancés par ailleurs par une hausse de l’insécurité alimentaire, par la détérioration de l’environnement et par la persistance d’inégalités généralisées. Et voici qu’en très peu de temps, la pandémie de COVID-19 a déclenché une crise sans précédent, perturbant plus encore l’action menée pour atteindre les objectifs de développement durable ; les plus pauvres et les plus vulnérables ont été les plus touchés à travers le monde. À partir des dernières données et estimations disponibles, le rapport annuel, qui dresse le bilan des progrès accomplis dans la réalisation des 17 objectifs de développement durable, révèle que ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables – notamment les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les migrants et les réfugiés – qui sont les plus durement touchés par les répercussions de la pandémie de COVID-19. Par ailleurs, les femmes sont celles qui subissent le plus lourdement les effets de la pandémie.
A/ On estime que 71 millions de personnes se trouveront en situation d’extrême pauvreté en 2020, ce qui constituera la première hausse de la pauvreté à l’échelle mondiale depuis 1998. La perte de revenus, l’accès limité à la protection sociale et la hausse des prix signifient que même les personnes qui étaient auparavant en sécurité risquent de se trouver confrontées à la pauvreté et à la faim. B/ La suppression d’emplois et le chômage provoqués par la crise signifient que quelque 1,6 milliard de personnes qui travaillent dans le secteur non structuré de l’économie et qui sont déjà vulnérables – soit la moitié de la population active mondiale – pourraient être sensiblement touchées ; selon les estimations, leurs revenus ont chuté de 60 % au cours du premier mois de la crise. C/ Plus d’un milliard de personnes vivant dans les bidonvilles du monde entier sont particulièrement vulnérables aux effets de la COVID-19, en ce qu’elles souffrent d’un manque de logements adéquats, de l’absence d’eau courante dans leur logement, de l’utilisation de toilettes communes, de l’absence ou de l’insuffisance des systèmes de gestion des déchets, de la surcharge des transports publics et d’un accès limité aux établissements de soins de santé publics. D/ Les femmes et les enfants font également partie des personnes les plus lourdement touchées par les effets de la pandémie. La perturbation des services de santé et de vaccination et l’accès limité aux services d’alimentation et de nutrition pourraient provoquer la mort de centaines de milliers d’enfants de moins de 5 ans et causer des dizaines de milliers de décès maternels supplémentaires en 2020. Dans de nombreux pays, le nombre de signalements de cas de violence domestique à l’égard des femmes et des enfants a augmenté. E/ Les fermetures d’écoles ont empêché 90 % des élèves du monde entier (soit 1,57 milliard d’enfants) de se rendre en cours et ont privé plus de 370 millions d’enfants des repas scolaires dont ils dépendent. Le fait que l’accès aux ordinateurs et à Internet à la maison soit limité signifie que l’apprentissage à distance est impossible pour beaucoup d’élèves. Près de 70 pays ont fait savoir que leurs services de vaccination des enfants avaient été modérément ou sévèrement perturbés, voire totalement suspendus, en mars et en avril 2020. F/ Étant donné que de plus en plus de familles se trouvent en situation d’extrême pauvreté, les enfants issus de communautés pauvres et défavorisées sont beaucoup plus exposés au travail des enfants, au mariage d’enfants et à la traite des enfants. De fait, les progrès accomplis au niveau mondial aux fins de l’élimination du travail des enfants seront probablement mis en péril pour la première fois en 20 ans. Le rapport montre également que le changement climatique se poursuit beaucoup plus rapidement que prévu. L’année 2019 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée et a marqué la fin de la décennie (2010-2019) la plus chaude. Pendant ce temps, l’acidification des océans s’accélère, la dégradation des terres se poursuit, des espèces clés sont menacées d’extinction et les modes de consommation et de production non viables restent extrêmement répandus.
Les rapports annuels donnent un aperçu des efforts déployés dans le monde aux fins de la réalisation des objectifs de développement durable. Ils mettent en évidence les domaines dans lesquels des progrès ont été accomplis et ceux dans lesquels il faut continuer d’agir. Ils sont établis par le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’ONU, avec la contribution d’organisations internationales et régionales et des organismes, fonds et programmes des Nations Unies. Plusieurs statisticiens nationaux et experts de la société civile et du monde universitaire contribuent également à leur élaboration. Télécharger le rapport 2020 Virginie Gastine Menou RISQUES ET VOUS
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