RAPPORT INTERPOL 2024 - CYBERMENACES - AFRIQUE

Christophe BARDY - GRACES community
10/7/2024
Propulsé par Virginie
Cet article est réservé aux membres GRACES.community

Avant-propos


Dans notre monde actuel, les technologies ne sont pas seulement synonymes de confort : elles sont essentielles à notre vie quotidienne. Internet, qui constitue la pierre angulaire de cette ère technologique, est crucial pour gérer les infrastructures critiques, sécuriser les opérations financières, maintenir le lien avec ses proches, faire des achats en ligne et accéder à une mine d’informations et de divertissements. Sa capacité à effacer la distance et à permettre un accès immédiat à des données et des expériences virtuelles en fait un outil indispensable pour tous.


Toutefois, l’ère numérique apporte son lot de défis, à commencer par la menace grandissante de la cybercriminalité. Les méthodes utilisées par les cybercriminels s’adaptent au gré des évolutions technologiques et sont toujours plus élaborées pour exploiter les failles ; la cybercriminalité représente ainsi un risque majeur pour les personnes et les organisations. Les victimes se retrouvent souvent démunies financièrement, psychologiquement et sur le plan affectif. Dans le même temps, le contexte des menaces est exacerbé par les vastes évolutions sociales, économiques et politiques, en particulier l’inégalité croissante entre les pays, organisations et personnes cyber-résilient(e)s et ceux/celles qui ne le sont pas. Tous ces aspects sont exploités par les cybercriminels à l’échelle nationale, régionale et mondiale, laissant derrière eux d’innombrables victimes. Tandis que nous abordons l’année 2024, nous ne saurions trop insister sur l’importance d’adopter des stratégies globales en matière de cybersécurité. Les entités, quelle que soit leur taille, doivent se protéger contre un vaste éventail de cybermenaces, des attaques traditionnelles aux nouveaux procédés plus complexes. Cela fait désormais neuf ans qu’INTERPOL pilote un programme international harmonisé et cohérent en matière de cybercriminalité, étayé par sa Stratégie mondiale de lutte contre la cybercriminalité, dont l’objectif est de limiter l’impact mondial de cette forme de criminalité et de protéger les populations pour un monde plus sûr. INTERPOL coordonne et assiste ses 196 pays membres dans le cadre d’activités visant à prévenir et détecter la cybercriminalité, ainsi qu’à enquêter à son sujet et y faire obstacle, en ciblant, d’une part, les infractions les plus préjudiciables et dont les conséquences sont dévastatrices, et, d’autre part, les infractions très fréquentes ou d’intérêt majeur pour les populations que nous souhaitons protéger. Ce programme s’articule autour de trois axes de mise en œuvre, qui fournissent un appui aux pays membres dans les domaines de l’échange d’informations, de la coordination opérationnelle, et de l’élaboration de stratégies / du renforcement des capacités. Pour ce faire, INTERPOL adopte une approche régionale en vue d’apporter un soutien sur-mesure par l’intermédiaire des Bureaux régionaux pour les opérations de lutte contre la cybercriminalité. Le Bureau pour les opérations conjointes de lutte contre la cybercriminalité en Afrique (AFJOC), financé par le Bureau britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, en est un parfait exemple. Ce Bureau est spécialisé dans le recueil et l’analyse d’informations sur les activités cybercriminelles, la coordination d’actions répressives fondées sur le renseignement, ainsi que la promotion de la coopération et des bonnes pratiques dans les pays membres africains, sans oublier la formation de partenariats avec des acteurs publics et privés.


J’ai ainsi le plaisir de vous présenter la dernière édition du Rapport sur l’évaluation des cybermenaces en Afrique. Cette évaluation comprend une analyse globale du contexte des cybermenaces sur le continent africain, en se concentrant plus précisément sur les rançongiciels, les escroqueries aux faux ordres de virement et les autres formes d’escroqueries en ligne. Elle ne se contente pas de dresser l’état des lieux des cybermenaces ; elle s’intéresse également aux initiatives nationales visant à accroître sans cesse la cyberrésilience. Le rapport conclut avec des recommandations stratégiques afin de définir la marche à suivre. Tout au long de l’analyse, la nécessité absolue de la coopération internationale et régionale entre les services chargés de l’application de la loi pour lutter contre la cybercriminalité s’est révélée incontestable. L’adoption d’une approche harmonisée accroît la capacité à intervenir efficacement contre les menaces via le partage de renseignements et de méthodes d’enquête, et l’exploitation des technologies de pointe. 


L’action policière est toujours menée à l’échelle locale et fait partie intégrante de nos sociétés. Néanmoins, les infractions relevant de la cybercriminalité ont une portée mondiale et leur volume, leur ampleur ainsi que leur complexité représentent un défi pour nous tous. Notre responsabilité collective consiste à prévenir, détecter, enquêter sur et neutraliser les individus et groupes qui en sont à l’origine. Nous devons être mieux protégés, aussi bien en tant que particuliers qu’en tant qu’entreprises connecté(e)s à Internet. Dans cet environnement complexe, un acteur ne peut, à lui seul, assurer notre sécurité collective. Conscient de cela, INTERPOL fait office d’interlocuteur neutre et de confiance qui encourage la collaboration entre les services chargés de l’application de la loi et les secteurs public et privé. En unissant les forces et en mettant en commun l’expertise, INTERPOL vise à renforcer nos défenses collectives contre les cybermenaces, tout en soulignant la responsabilité de tous pour rendre le monde numérique plus sûr.


En conclusion, je souhaiterais remercier nos pays membres de la région africaine et nos partenaires pour leur soutien et leur engagement indéfectibles en faveur de cette cause, ainsi que pour leur participation à cette évaluation. Leur travail acharné et leur détermination sans faille sont essentiels à la réalisation de notre objectif commun : rendre le monde numérique plus sûr pour tous.


Craig Jones Directeur de la Cybercriminalité INTERPOL 

https://www.interpol.int/fr

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