Avant de soutirer 100 millions d’euros à Kiabi, Aurélie B. semble avoir utilisé quelques mois passés dans une autre entreprise pour roder sa méthode. En charge d'un nouveau système de trésorerie, elle en a profité pour détourner 750 000 euros avant d’être démasquée.
Arrêtée en août 2024, l’ex-trésorière de la marque de vêtements Kiabi, soupçonnée d’avoir détourné 100 millions d’euros de l’entreprise (soit 4% de son chiffre d’affaires), menait une vie de grand luxe avec l’argent volé. Or, cette dernière a un certain passif en la matière, a appris Le Parisien le 4 octobre. En 2018, Aurélie B., aujourd’hui âgée de 39 ans, a été licenciée de l’INSEEC, une entreprise spécialisée dans l'enseignement supérieur privé, pour détournement de fonds. Alors chargée de mettre en place un nouveau système de trésorerie, elle aurait généré de fausses factures, détournant 750 000 euros, avant d'être démasquée.
Selon des documents obtenus par Le Parisien, la trésorière était loin d'être une «génie de l’escroquerie». Selon un employé interrogé par nos confrères, pour commettre ses méfaits, elle a simplement profité de «l’inertie de certains services» et de sa capacité à intimider ses collègues en instaurant un climat de «peur» dans son service. Brutale et «sans scrupule», elle aurait insulté ses collaborateurs en les qualifiant de «sous-doués», tout en se vantant d’une relation privilégiée avec la direction, et ce, afin de dissuader quiconque de la dénoncer.
La combine est restée inaperçue pendant près de dix mois, jusqu’à ce que la direction s’inquiète d’un «gonflement anormal» du budget. Un audit a alors révélé la fraude, menant à son licenciement pour faute lourde et à l’ouverture d’une enquête qui s’est soldée en 2023 par une condamnation à deux ans de prison avec sursis. Cependant, aucune interdiction d’exercer une profession liée à la trésorerie ne lui a été imposée.
Malgré cette condamnation, Aurélie B. a rapidement rebondi. Peu après, en juillet 2023, elle a ouvert un compte bancaire, qui sera utilisé pour recevoir les 100 millions d’euros détournés de Kiabi. Depuis son départ de Kiabi à l'été 2024, elle s’était installée à Miami, où elle travaillait pour une société spécialisée dans le luxe, en charge du volet design. «Dans un court portrait en anglais sur internet, elle y est décrite comme ayant débuté (…) au sein de sa propre société de gestion de patrimoine. Parmi ses réalisations, l’aménagement du hangar du jet privé d’un célèbre DJ américain», détaille France Info.
Par Noah Sdiri
Publié le 06/10/2024
Inscrivez-vous et accèdez à l’ensemble de l’actualité GRACES.Community.