Utilisation abusive des crypto-monnaies

Une conférence internationale hybride à laquelle ont participé 1 300 participants a conclu que la lutte contre l’utilisation criminelle des cryptomonnaies est une course contre la montre. Les forces de l’ordre qui collaborent au sein d’équipes de travail conjointes et collaborent de manière proactive avec le secteur privé devancent les criminels. En revanche, les pays qui ne prennent pas les risques au sérieux risquent de devenir un refuge pour les escroqueries liées aux cryptomonnaies, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Co-organisée par Europol et l' Institut de Bâle sur la gouvernance , la 7e Conférence mondiale sur les finances criminelles et les crypto-monnaies s'est tenue au siège d'Europol. 

L'événement de deux jours (26 et 27 octobre), organisé dans un format hybride, a réuni des représentants des forces de l'ordre, des secteurs public et privé, des institutions politiques et du monde universitaire de plus de 100 pays. L’objectif était d’explorer les tendances et les stratégies pour lutter contre les délits impliquant les crypto-monnaies. 

Les discussions ont porté sur les questions clés liées à la lutte contre l'utilisation abusive de ces actifs virtuels, notamment : 

• Tendances et menaces liées à l’utilisation criminelle des crypto-monnaies, y compris l’évolution des typologies d’escroquerie.
• Adoption croissante des crypto-monnaies par les criminels, en particulier dans le secteur bancaire clandestin.
• Évolution des cadres juridiques autour des actifs virtuels dans l’Union européenne.
• Capacité institutionnelle actuelle à lutter contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et d’autres délits impliquant les crypto-monnaies.
• Coopération public-privé dans les enquêtes sur les cryptomonnaies et les procédures de confiscation.
• Meilleures pratiques en matière de réponses d'enquête et de réglementation.

Le deuxième jour de la conférence – réservée uniquement aux forces de l’ordre – les enquêteurs nationaux et Europol ont partagé leurs expériences en matière d’enquêtes sur les cryptomonnaies. Parmi les sujets de discussion figuraient les méthodologies permettant d’explorer les opérations criminelles sur les marchés sombres et les escroqueries impliquant les crypto-monnaies. 

Les participants à la conférence ont convergé autour d’un ensemble de recommandations visant à renforcer les compétences, à améliorer les connaissances, à renforcer l’expertise et à encourager les meilleures pratiques en matière d’enquête et de récupération d’actifs cryptographiques. Les forums d'apprentissage entre pairs tels que cette conférence sont essentiels pour relever tous ces défis. Ces recommandations seront mises à la disposition du public dans les semaines à venir. 

Jean-Philippe Lecouffe, directeur exécutif adjoint des opérations d'Europol, a déclaré :

Les criminels ne renonceront pas de sitôt à abuser des crypto-monnaies. La stratégie d'Europol « Assurer la sécurité en partenariat », adoptée plus tôt cette année, souligne le rôle central que jouent les crypto-monnaies dans les stratagèmes financiers des criminels. Europol est convaincu de l'intérêt d'un partenariat avec l'Institut de Bâle sur la gouvernance pour rassembler des représentants des forces de l'ordre et du secteur privé du monde entier afin de partager leurs idées et de collaborer sur la manière dont nous réagissons aux technologies émergentes.

Gretta Fenner, directrice générale de l'Institut de Bâle sur la gouvernance, a déclaré :

Notre indice AML de Bâle montre que les pays ont du mal à faire face aux risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme liés aux actifs virtuels. Des événements comme celui-ci sont cruciaux pour renforcer les capacités des forces de l’ordre et maximiser les opportunités de collaboration public-privé et transfrontalière. Nous sommes fiers de nous associer à Europol pour organiser la conférence pour la septième année.

La conférence annuelle est organisée par le groupe de travail sur les finances criminelles et les crypto-monnaies, créé en 2016 et dirigé par l'Institut de Bâle sur la gouvernance et Europol.