Le Basel Institute on Governance vient de publier la 13ème édition de son indice mondial des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme (AML Index 2024). Cet outil d'évaluation couvre 203 pays et juridictions, dont 164 dans sa version publique.
La méthodologie s'appuie sur cinq piliers principaux :
- Qualité du cadre réglementaire LCB-FT
- Mesures anti-corruption
- Transparence financière
- Transparence de l'action publique
- Risques juridiques et politiques
L'indice intègre des données provenant de sources reconnues comme le GAFI, Transparency International, la Banque Mondiale et Reporters sans frontières. Pour 2024, la méthodologie a été enrichie avec de nouveaux indicateurs sur la fraude et la cybercriminalité.
Le Myanmar occupe la première place avec un score de 8.17/10, suivi par Haïti (7.92) et la République Démocratique du Congo (7.73). Les pays d'Afrique et d'Asie du Sud-Est présentent généralement les risques les plus élevés.
Points notables :
- Algérie : score de 6.92 suite à son inscription récente sur la liste grise du GAFI
- Emirats Arabes Unis : 6.18, un niveau qui reste préoccupant
- Au sein de l'UE, Malte (5.18) et la Hongrie (5.06) obtiennent les moins bonnes notes
Les meilleurs élèves sont :
- Saint-Marin : 2.96
- Islande : 3.00
- Finlande : 3.07
- France : 3.86, confirmant les conclusions positives du dernier rapport GAFI
L'intégration des indicateurs de fraude et cybercriminalité a impacté les scores des grands centres financiers, reflétant leur exposition accrue à ces risques.
Le rapport souligne l'hétérogénéité des situations des pays listés par le GAFI, avec des scores variant de 4.53 (Croatie) à 7.92 (Haïti). Cette disparité suggère qu'une approche nuancée est nécessaire dans l'évaluation des risques pays.
1. Intégrer l'AML Index comme source complémentaire dans votre cartographie des risques pays
2. Réviser vos procédures de due diligence pour tenir compte des nouveaux indicateurs de fraude et cybercriminalité
3. Adopter une approche différenciée pour les pays sur liste grise du GAFI, basée sur une analyse détaillée des risques spécifiques
4. Documenter l'utilisation de cet indice dans votre évaluation des risques conformément à l'article L.561-4-1 du CMF
5. Mettre à jour régulièrement vos analyses pays en fonction des évolutions de l'indice
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