La Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) a rendu une décision majeure concernant les pratiques anticoncurrentielles dans le secteur numérique, plus particulièrement sur la question de l'interopérabilité des plateformes dominantes. L'affaire opposait Google à Enel X concernant l'accès à la plateforme Android Auto.
La Cour établit plusieurs principes fondamentaux :
1. Le refus d'interopérabilité peut constituer un abus de position dominante même si la plateforme n'est pas indispensable, dès lors qu'elle rend l'application plus attractive pour les consommateurs
2. Il n'est pas nécessaire de démontrer un effet d'éviction concret sur le marché pour qualifier l'abus
3. Le refus peut être justifié uniquement par des motifs techniques ou de sécurité légitimes
4. L'identification d'un marché potentiel suffit pour caractériser les effets anticoncurrentiels
Cette décision a des implications majeures pour :
- Les plateformes dominantes qui devront justifier objectivement tout refus d'interopérabilité
- Les développeurs d'applications qui pourront plus facilement contester les refus d'accès
- Les autorités de concurrence qui disposeront d'un cadre d'analyse plus précis
• Réaliser une cartographie des interfaces critiques et des demandes d'interopérabilité
• Mettre en place une procédure documentée d'analyse des demandes d'interfaçage
• Constituer un dossier technique justifiant objectivement tout refus d'interopérabilité
• Prévoir des conditions financières transparentes et proportionnées pour l'accès aux interfaces
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