Confidentialité des déclarations de soupçon : obligations et bonnes pratiques

Christophe BARDY - GRACES community
27/3/2025
Propulsé par Virginie
Cet article est réservé aux membres GRACES.community

La confidentialité de la déclaration de soupçon : un pilier essentiel du dispositif LCB-FT



1. Le cadre légal et réglementaire de la confidentialité


La confidentialité de la déclaration de soupçon constitue un élément fondamental du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT). Cette obligation est inscrite dans le Code monétaire et financier à l'article L.561-18 qui stipule que la déclaration de soupçon est strictement confidentielle.


Le non-respect de cette confidentialité est sanctionné pénalement par l'article L.574-1 du Code monétaire et financier, avec des peines pouvant aller jusqu'à 22 500 euros d'amende. Les professionnels assujettis doivent donc mettre en place des procédures internes rigoureuses pour garantir cette confidentialité.


2. Les personnes concernées par l'obligation de confidentialité


L'obligation de confidentialité s'applique à un large éventail d'acteurs :

- Le déclarant et le correspondant Tracfin

- Les dirigeants et employés de l'organisme déclarant

- Les autorités de contrôle et leurs agents

- Toute personne ayant connaissance de la déclaration


Cette obligation s'étend également aux échanges d'informations au sein des groupes financiers, qui doivent respecter des conditions strictes définies par la réglementation.


3. Les informations couvertes par la confidentialité


La confidentialité porte sur :

- L'existence même de la déclaration de soupçon

- Le contenu de la déclaration

- Les échanges ultérieurs avec Tracfin

- Les suites données à la déclaration


Il est crucial de noter que cette confidentialité s'applique également aux documents préparatoires et aux analyses ayant conduit à la déclaration.


4. Les exceptions à la confidentialité


Certaines exceptions sont prévues par la loi :

- Les échanges d'informations au sein d'un même groupe

- Les communications avec les autorités de contrôle

- Les échanges entre professionnels appartenant à une même catégorie et intervenant dans une même opération


Ces exceptions sont strictement encadrées et soumises à des conditions précises.


5. Les mesures de protection à mettre en œuvre


Les organismes assujettis doivent déployer des mesures concrètes :

- Sécurisation des systèmes d'information

- Procédures d'habilitation et de traçabilité

- Formation du personnel

- Archivage sécurisé des déclarations


6. Impact sur les relations avec le client


La confidentialité implique une gestion délicate des relations avec le client concerné :

- Interdiction d'informer le client de l'existence d'une déclaration

- Maintien d'une relation d'affaires normale

- Gestion prudente des demandes d'information


Quelques pistes pour l'intégration opérationnelle dans votre dispositif :


• Mettre en place une procédure détaillée de gestion des déclarations de soupçon incluant des mesures de confidentialité renforcées

• Organiser des formations régulières pour sensibiliser les collaborateurs aux enjeux de la confidentialité

• Réaliser des tests périodiques des systèmes de protection et de la robustesse des procédures

• Documenter précisément les accès aux informations relatives aux déclarations de soupçon

• Établir un protocole strict pour les échanges d'informations autorisés dans le cadre des exceptions légales

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