22 décembre 2022 - 20:30
En effet, cette dernière est une mission d’évaluation des mesures mises sur place par le Maroc comme convenu lors de la plénière d’octobre 2022 du GAFI où le Royaume avait été maintenu sous surveillance renforcée (liste grise) dans l’attente des vérifications de l’efficacité de leurs applications lors de cette visite par les experts du Groupe. Aussi, le Maroc s’est préparé en conséquence à la visite sur le terrain des experts du GAFI en finalisant notamment le cadre législatif ainsi que d’autres mesures conformément aux normes internationales.
En effet, Rabat s’était engagée politiquement, afin de renforcer rapidement les défaillances stratégiques identifiées (lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive…) dans les délais convenus. Le Royaume insistant, en cela sur une supervision accrue et le renforcement du cadre de contrôle de la conformité avec les institutions financières, le partage des résultats de la gestion des risques, ainsi que l’évaluation et la diversification des déclarations de transactions suspectes.
Le Royaume s’étant dit avoir achevé la mise en œuvre de son plan d’action, il ne reste donc aux experts GAFI, plus qu’à vérifier que le travail persistait dans cet esprit à travers leur visite de terrain et de donner leur conclusion. Dans le cas où elle s’avèrerait favorable, le Royaume serait alors retiré de la liste grise du GAFI lors de la plénière de février prochain. D’ailleurs, cette étape, l’Autorité nationale de renseignements financiers (ANRF), la voit d’un bon œil lorsqu’elle déclare, « conformément aux procédures réglementaires approuvées par le GAFI, la décision de procéder à la visite sur le terrain reflète la conviction que le Maroc a respecté tous les axes inclus dans le plan d’action en question ».
Cela présagerait des lendemains meilleurs auquel cas et au regard des enjeux. Car, faut-il le préciser, ne plus figurer sur la liste grise du GAFI sera synonyme de reconnaissance internationale ce qui permettrait l’entame de discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) sur de nouvelles lignes de financement. De même, « cela devrait conduire à terme à d’importantes transactions dans Royaume par des investisseurs du monde entier », soulignait Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM). Cela nous éviterait aussi le retour à la case départ avec une inscription ou “réinscription“ sur la liste grise de l’UE aux conséquences néfastes allant du financement, au refus d’opérations de transfert, au gré d’une loi européenne contre le blanchiment d’argent très intransigeante.
Selon les déclarations du Gouverneur de Bank Al-Maghrib, lors d’une conférence de presse cette semaine à l’issue de la dernière réunion trimestrielle de l’exercice en cours, du Conseil de la Banque, la signature d’un nouvel accord de prêt avec le Fonds monétaire international (FMI) devrait avoir lieu en mars prochain. Bank Al-Maghrib (BAM) tient compte justement de l’arrivée de la délégation du GAFI vers la mi-janvier 2023 avant de s’engager dans des négociations avec le FMI pour discuter du nouveau prêt. Le dernier que le Maroc avait obtenu du FMI remonte à 2012 s’élevait à 3 milliards de dollars avec une option de renouvellement tous les deux ans, pour in fine, n’être utilisé qu’en 2020 pour faire face aux répercussions de la crise de la pandémie de Corona.
Le nouveau prêt que le Maroc cherche à obtenir ne sera pas d’un montant fixe, comme l’était l’accord précédent, le gouverneur de Bank Al-Maghrib ayant indiqué qu’il serait flexible et donnerait un accès immédiat à une grande quantité de ressources du FMI sans condition et ne devrait pas être utilisé pour financer le déficit du Trésor, mais tendrait plutôt à servir de garantie pour emprunter à un meilleur intérêt, avec l’objectif d’améliorer la notation auprès des Institutions internationales en la matière. C’est que les bailleurs de fonds sont regardants et la conformité aux normes du GAFI est un paradigme dominant pour tous types de financement, qu’ils soient relatifs à l’institution publique ou au privé.
Sélectionné par Virginie GASTINE MENOU
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