Responsabilité IT : L'obligation de conseil prime sur les clauses limitatives

Christophe BARDY - GRACES community
27/2/2025
Propulsé par Virginie
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Responsabilité du prestataire IT : L'obligation de conseil prime sur les clauses limitatives


Contexte de l'affaire : Une solution de paiement défaillante


Une société spécialisée dans les chèques cadeaux dématérialisés a fait appel à un prestataire informatique pour mettre en place une interface de gestion des paiements à distance. Le système, baptisé « Smart 3-D Secure », était censé calculer en temps réel le risque associé aux transactions pour prévenir les fraudes.


Suite à de multiples opérations frauduleuses, le client a mis en demeure son prestataire, réclamant réparation du préjudice subi. Face au refus de ce dernier, l'affaire a été portée devant la justice.


Analyse juridique : L'importance primordiale du devoir de conseil


La Cour d'appel de Paris, dans son arrêt du 10 janvier 2025, a confirmé la condamnation du prestataire IT, écartant les clauses limitatives de responsabilité prévues dans les conditions générales de vente. Cette décision s'appuie sur plusieurs éléments clés :


1. Le manquement à l'obligation de conseil en cours d'exécution du contrat

2. L'inadéquation des recommandations fournies face aux risques de fraude

3. La qualification du client comme professionnel non-averti dans ce domaine spécifique


Implications pratiques pour les prestataires IT et leurs clients


Cette décision rappelle que :


- Les clauses limitatives de responsabilité ne protègent pas contre un manquement à l'obligation de conseil

- Le devoir de conseil est une obligation continue qui s'étend sur toute la durée du contrat

- La qualification de 'professionnel averti' doit s'apprécier au regard de la technicité spécifique du service fourni


Quelques pistes pour l'intégration opérationnelle dans votre dispositif :


• Renforcer la documentation et la traçabilité des conseils prodigués aux clients

• Mettre en place un processus de validation des recommandations sécurité

• Établir des protocoles clairs d'escalade en cas de détection de fraudes

• Revoir les clauses contractuelles pour mieux encadrer les responsabilités respectives

• Maintenir une veille active sur les évolutions jurisprudentielles en matière de responsabilité IT

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