Responsabilité pénale des entreprises pour violation des droits humains

Christophe BARDY - GRACES community
3/2/2025
Propulsé par Virginie
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Présentation du rapport « Risque pénal des entreprises françaises pour violation des droits humains à l’étranger »

Le Club des juristes, premier think-tank juridique français, a publié un rapport intitulé « Risque pénal des entreprises françaises pour violation des droits humains à l’étranger ».


Ce rapport est le fruit des travaux d’une commission du Club des juristes présidée par Nicole Belloubet, ancienne ministre de l’Éducation nationale, ancienne garde des Sceaux et présidente du Club des juristes et rapporté par Didier Rebut, Professeur agrégé à l’Université Paris II Panthéon-Assas.


UN ENJEU GLOBAL : LA RESPONSABILITÉ PÉNALE DES ENTREPRISES


Dans un contexte de mondialisation accrue, les entreprises sont de plus en plus confrontées à des poursuites pour des violations graves des droits humains commises dans le cadre de leurs activités à l’étranger. Ce phénomène met en lumière un double enjeu : renforcer les dispositifs de prévention pour éviter ces violations et définir clairement les responsabilités juridiques des entreprises et de leurs dirigeants. Ce rapport démontre comment la France, avec son cadre juridique avancé, se positionne comme un laboratoire unique pour ces questions cruciales. Il met en évidence les outils et les mécanismes nécessaires pour assurer une responsabilité à la hauteur des enjeux actuels.


UNE MULTIPLICATION DES POURSUITES PÉNALES


Depuis quelques années, plusieurs affaires emblématiques ont émergé, impliquant des entreprises françaises accusées de complicité dans des violations graves des droits humains à l’étranger. Parmi elles, le cas de Lafarge, accusé de financement de groupes terroristes en Syrie, et les multiples mises en cause d’entreprises européennes en raison du maintien de leurs activités en Russie, illustrent l’ampleur du phénomène. Ces contentieux traduisent un changement profond dans la manière dont les entreprises doivent rendre compte de leurs activités à l’échelle internationale.


UN CADRE JURIDIQUE FRANÇAIS EXIGEANT


La France dispose d’un arsenal juridique robuste, notamment avec la loi sur le devoir de vigilance de 2017. Ce dispositif impose aux entreprises de prévenir les risques liés aux atteintes aux droits humains et à l’environnement tout au long de leurs chaînes de valeur. Le rapport souligne l’importance de renforcer ces mécanismes pour éviter que des violations graves ne se produisent, tout en préservant la compétitivité économique des entreprises françaises à l’étranger.


LA SPÉCIFICITÉ FRANÇAISE : UN RÔLE DE PRÉCURSEUR


La France se distingue par la création d’institutions et de dispositifs spécialisés, comme le Parquet national antiterroriste, qui joue un rôle central dans la gestion des contentieux transnationaux. Ce modèle, combinant innovation juridique et rigueur institutionnelle, permet d’appréhender efficacement les enjeux pénaux complexes liés aux entreprises multinationales.


LE RÔLE CROISSANT DES JUGES ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE


Les juges jouent un rôle déterminant dans l’établissement des responsabilités, que ce soit au titre de la complicité ou de l’aide à des régimes criminels. Parallèlement, la société civile, à travers les ONG et les lanceurs d’alerte, agit comme un moteur essentiel pour attirer l’attention sur ces violations et pousser à une action judiciaire. Le rapport met en évidence l’importance d’un cadre juridique harmonisé pour garantir la cohérence des décisions.


UNE RESPONSABILITÉ PÉNALE ÉLARGIE


Les entreprises ne peuvent plus se limiter à une logique de conformité minimaliste. Elles sont appelées à adopter une posture proactive, en renforçant leurs dispositifs internes de compliance et en coopérant avec les autorités pour prévenir tout risque de violation. Cela inclut des efforts accrus en matière de formation, de gouvernance et de détection précoce des risques.


UNE VISION POUR L’AVENIR


Ce rapport ambitionne de définir un nouveau cadre où prévention, responsabilité et justice coexistent harmonieusement. Il appelle les entreprises à embrasser un rôle éthique et juridique plus affirmé, en prenant en compte les attentes croissantes des parties prenantes. La France, avec ses outils juridiques avancés et son expérience dans la gestion des contentieux transnationaux, est bien placée pour inspirer les initiatives internationales en faveur d’une responsabilité pénale des entreprises adaptée aux enjeux globaux.


En développant des solutions juridiques novatrices, ce rapport entend contribuer à une meilleure articulation entre droits humains et activités économiques, tout en préparant les entreprises aux défis à venir.



https://think-tank.leclubdesjuristes.com/wp-content/uploads/2025/01/DP_Risque-penal-des-entreprises-francaises-pour-violation-des-droits-humains-a-letranger-2.pdf

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