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Sanctions

Un sénateur condamné pour prise illégal d'intérêts

Le sénateur (Reconquête !) des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, a été condamné à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité, sans exécution provisoire, mercredi 29 mai, par le tribunal correctionnel de Marseille, pour prise illégale d’intérêts.

Son fils, Thomas Ravier, qu’il avait fait embaucher à la ville de Marseille quand il était maire de secteur, en 2015, a lui été condamné à 10 000 euros d’amende dont 5 000 euros avec sursis, et à un an d’inéligibilité, là encore sans exécution provisoire.


Absent au délibéré mercredi matin, l’élu a fait savoir par son avocat qu’« en l’état » il faisait appel de cette décision. « Cette décision n’est pas fondée sur un plan strictement juridique et les infractions reprochées à mon client ne sont pas caractérisées », a estimé Me Julien Pinelli. Cette décision pourrait toutefois empêcher l’élu de se présenter aux élections municipales à Marseille en 2026.


« Stéphane Ravier a mis en jeu son poids politique »


Stéphane Ravier était poursuivi pour avoir fait embaucher son fils Thomas au service des espaces verts du 7e secteur de Marseille, où il avait été élu maire lors des municipales de 2014, sous l’étiquette Front national, devenu ensuite le Rassemblement national. Il avait cédé son fauteuil en 2017 à sa nièce, pour cause de cumul des mandats, après son élection au Palais du Luxembourg.


Thomas Ravier avait été titularisé à son poste en janvier 2020, six mois avant les élections municipales qui ont fait basculer la mairie de Marseille à gauche, après quatre mandatures de Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), mort la semaine dernière.


A l’audience, mi-avril, Stéphane Ravier avait réfuté toutes les accusations, assurant que « les mairies de secteur n’ont pas le pouvoir d’embaucher qui que ce soit ». Selon lui, il a seulement « fait savoir » à son fils qu’il y avait « des recrutements réguliers à la mairie de Marseille, et ça s’arrête là ». Après quoi, « il n’y aura plus d’intervention de ma part », avait-il affirmé.


« Il n’y a absolument rien de normal avec le fait d’obtenir un emploi public par le biais d’une intervention privée », avait répliqué le procureur Mathieu Vernaudon. « Stéphane Ravier a mis en jeu son poids politique auprès du cabinet du maire de Marseille » et « le dossier établit qu’il a utilisé son mandat électif pour mobiliser ses équipes [à la mairie de secteur] dans le but de faire recruter son fils et [de faire] renouveler son contrat jusqu’à l’emploi pérenne », un « emploi à vie dans la fonction publique territoriale », avait insisté le magistrat.


Le Monde avec AFP

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