Amazon est à nouveau épinglée par une autorité de concurrence pour des pratiques de nature à caractériser un abus de position dominante.
L’autorité de la concurrence américaine (Federal Trade Commision, « FTC ») a, par un communiqué du 26 septembre dernier, indiqué poursuivre Amazon. Cette action est également soutenue par 17 procureurs généraux d’Etat[1].
La plainte, d’une longueur de 172 pages, met en lumière des pratiques d’exclusion permettant à Amazon d’empêcher :
Ces pratiques seraient mises en œuvre sur les deux marchés d’intervention de la plateforme :
Selon la Présidente de la FTC, la plainte exposerait :
De son côté, le directeur adjoint du Bureau de la concurrence de la FTC indique :
« le comportement illégal d’Amazon a étouffé la concurrence dans une vaste partie de l’économie en ligne. Amazon est un monopoleur qui utilise son pouvoir pour augmenter les prix sur les acheteurs américains et facturer des frais élevés sur des centaines de milliers de vendeurs en ligne ».
Plus concrètement, qu’est-il reproché à Amazon ? Des pratiques anti-concurrentielles constituées :
Un exemple est donné : lorsqu’un vendeur proposerait des prix compétitifs, il serait relégué dans le classement et son annonce deviendrait quasiment invisible pour les consommateurs ;
Quels effets sur la concurrence ?
La FTC considère que ces frais obligeraient certains vendeurs à reverser 50% de leurs revenus totaux à Amazon. In fine, c’est le consommateur qui serait pénalisé via des prix plus élevés.
Nul doute que ce procès sera suivi de près dans le monde et en Europe.
Rappelons qu’Amazon avait pris une série d’engagements auprès de la Commission européenne, concernant l’utilisation des données non publiques des vendeurs tiers et le système de sa Buy box.
En qualité de très grande plateforme, elle est également d’ores et déjà soumise aux obligations posées par le règlement européen Digital Services Act, et désignée comme un « contrôleur d’accès » au sens du règlement européen Digital Market Act.
Les pratiques dénoncées d’auto-préférence, d’utilisation des données des vendeurs, de limitation de la capacité des vendeurs à proposer leurs produits et services sur d’autres plateformes sont autant de pratiques interdites per se par la réglementation européenne.
Les enquêtes et instructions en cours à l’encontre des grandes plateformes numériques concernant leurs pratiques anti-concurrentielles attestent de la tendance actuelle de régulation et de contrôle du bon respect de la concurrence dans le domaine du digital.
Toutes les plateformes sont soumises au respect des règles du droit de la concurrence.
Ne pas les respecter expose les entreprises à de très lourdes sanctions. N’hésitez pas à vous faire accompagner d’experts afin d’auditer les pratiques et les risques associés.
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Le cabinet HAAS Avocats est spécialisé depuis plus de vingt-cinq ans en droit des nouvelles technologies et de la propriété intellectuelle. Il accompagne de nombreux acteurs du numérique dans le cadre de leurs problématiques relatives au droit de la concurrence numérique. Dans un monde incertain, choisissez de vous faire accompagner par un cabinet d’avocats fiables. Pour nous contacter, cliquez ici.
[1] Connecticut, Delaware, Maine, Maryland, Massachussetts, Michigan, Minnesota, New Jersey, New Hampshire, Nouveau-Mexique, Nevada, New-York, Oklahoma, Oregon, Pennsylvanie, Rhode Island, Wisconsin.
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