Blanchiment entre Europe et Chine: 'les carences' de l'instruction

Christophe BARDY - GRACES community
6/11/2024
Propulsé par Virginie
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Blanchiment entre Europe et Chine: la défense déplore 'les carences' de l'instruction


Les avocats du principal prévenu du dossier de blanchiment entre Europe et Chine jugé depuis deux semaines par le tribunal correctionnel de Bobigny, ont déploré mercredi 'les carences de l'enquête' et le portrait 'fantasmé' de leur client dressé selon eux par le procureur.


'Empiler des embryons d'indices n'a jamais démontré la réalité', a lancé lors de sa plaidoirie Me François Artuphel, conseil de Keqiang Z.


Cet homme de 37 ans et 18 personnes sont jugées pour leur implication présumée dans le blanchiment de plus de 65 millions d'euros via un centre de grossistes chinois de la région parisienne.


Tout débute en avril 2021 quand la cellule française de renseignement financier Tracfin met les enquêteurs sur la piste de deux réseaux liant une myriade de sociétés qui, entre l'Italie, la région parisienne et l'Allemagne, auraient blanchi des millions d'euros via des banques chinoises et hongkongaises.


Né en Chine et naturalisé français, Keqiang Z. a reconnu les faits en annonçant sans détour au tribunal, le 11 septembre, que 'tous les flux (bancaires) qui viennent de France sont illégaux, tous les flux venant d'Italie sont légaux.'


Le qualifiant de 'véritable architecte de ces systèmes de blanchiment', le procureur a requis à son encontre sept ans de prison assortis d'une peine de sûreté de quatre ans.


Il a également réclamé une amende de 2,5 millions d'euros et une interdiction de quitter le territoire français pendant cinq ans.


Ses avocats ont demandé mercredi 'une peine juste et adaptée' pour leur client, en détention provisoire depuis 17 mois. 'On est sur un participant au système, pas l'architecte', a souligné mercredi Me Mathilde Avron qui regrette n'avoir eu au dossier que 'des données parcellaires' sur les flux entre sociétés. A ses côtés, Me Artuphel a répété au tribunal la nécessité de 's'extraire de ce fantasme du Tony Montana du blanchiment', en référence au héros baron de la drogue du film Scarface.


L'avocat de Keqiang Z. regrette que des actes d'instruction n'aient pas été menés, comme, par exemple, une demande d'entraide aux services douaniers italiens qui auraient pu déterminer selon lui si les sociétés transférant des fonds à celles de son client menaient ou non une activité réelle.


Contre Chérif H., accusé d'être à la tête du deuxième réseau incriminé dans cette affaire, le procureur a demandé six ans de prison dont trois ans de sûreté, ainsi qu'une amende de 1,8 million d'euros.


Entre autres amendes et confiscations d'avoirs, le ministère public a requis une interdiction définitive de gérer une entreprise contre tous les prévenus.


Le tribunal devrait rendre décision vendredi en fin d'après-midi.


Bobigny (France), 25 sept 2024 (AFP)

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